Le temps file, file... Mais les journées sont tellement riches ! Nous avons la sensation d'être partis depuis une éternité (deux mois après demain !), mais aussi de ne pas voir passer les jours.... Etrange. Nous perdons un peu la notion du temps. D'autant plus que nous sommes quasiment coupés du monde, n'ayant ni radio ni télévision, et ne prenant pas le temps de lire les journaux... Bah, nous verrons bien à notre retour, les quelques bribes que nous percevons ne nous donnent pas forcément envie d'en savoir davantage.
Reprenons le fil du récit. Après avoir été éblouis par la région des glaciers, nous avons pris la direction du Fjordland, (le pays des fjords). Pas mal comme perspective, non ? Incroyable, ce pays, par sa variété de paysages, sa nature encore préservée, sa beauté sauvage...
Sur la route, nous avons fait étape à Queenstown, qui se targue d'être la capitale mondiale de l'aventure... Rien que ça ! Cette jolie ville, située sur les bords du Lac Wakatipu et au pied d'une chaîne de montagne, les "Remarkables", est en effet le paradis des amateurs de sports extrêmes. C'est le berceau du saut à l'élastique, et on y pratique intensément le vol en chute libre, le parapente, toutes les formes de ski et de snowboard, le canyoning, le rafting, le jet boating... et autres VTTing, sans oublier le fêting, évidemment, parce que c'est plein de jeunes fous.
Nous, nous nous sommes contentés de prendre le téléphérique (on a les émotions de son âge !) et cela nous a suffi comme décharge d'adrénaline.
Queenstown, vue depuis le téléphérique.
Mais d'autres préfèrent des points de vue plus originaux...
Bon, je n'irai pas jusqu'à dire que nous préférons rester au raz des pâquerettes, mais les lupins nous conviennent assez bien et sur la route des fjords, il y en a des champs entiers, avec d'autres champs ou plutôt des forêts de genêts (ou d'ajoncs ?) c'est ravissant.
Et sur l'horizon se dessinent des chaînes de montagnes encore enneigées.
Au passage, une cascade d'eau limpide caracole entre les rochers... Pendant que nous pique-niquions, un Nestor Kea - c'est une espèce de perroquet très malin que l'on voit parfois en Nouvelle-Zélande - est venu nous rendre visite, sans doute dans l'espoir de recevoir quelques miettes de notre festin. Mais comme partout ailleurs, en Australie et en Nouvelle-Zélande, il est fortement déconseillé, pour ne pas dire interdit, de nourrir les animaux sauvages. Nous nous sommes donc abstenus et il est reparti pour essayer de trouver des touristes plus compatissants.
L'abandonnant à son triste sort, nous avons donc gagné le Fjordland National Park, le plus grand parc de Nouvelle-Zélande. C'est un lieu fascinant, avec des sommets de près de 3000 mètres d'altitude, des falaises entrecoupées de cascades vertigineuses, dressées au bord de fjords profonds et des forêts extrêmement denses, grâce aux deux cents jours de pluie annuels...
Ce parc fait partie, avec la zone des glaciers que nous avons visitée auparavant, d'une zone classée au Patrimoine de l'Humanité.
Il comprend de nombreux fjords, plus ou moins larges, plus ou moins profonds et nous, nous avons choisi de nous rendre dans l'un des plus connus, le "Milford Sound".
C'est un fjord de 16 km de long, dominé par le "Mitre Peak" du haut de ses 1692 mètres.
Lorsque nous sommes arrivés, la marée était basse...
Mais ce matin, quand nous sommes revenus pour faire une croisière sur le fjord, le paysage avait changé. et nous avons embarqué, pour une magnifique balade de près de deux heures. Il faisait beau et chaud. Le bonheur !
Des dauphins joueurs ont fait un bout de chemin avec nous,
pendant que des otaries à fourrure se doraient au soleil...
Tout au long du parcours, des cascades vertigineuses ou plus modestes, mince filet d'eau ou torrent impétueux, jaillissaient du haut des falaises, dégringolaient au hasard d'une faille, sourdaient entre les rochers...
Et jusqu'à l'embouchure, là où le fjord s'ouvrait sur la Mer de Tasman, les hauts sommets enneigés montaient la garde.
Après cette petite balade au pays de l'eau et des montagnes, dernière étape de notre descente sur la côte ouest, nous avons repris notre chemin, en nous enfonçant vers l'intérieur des terres. Et encore une fois, la route nous a offert quelques belles surprises.
Les "Mirror Lakes", aux eaux d'une pureté cristalline...
Encore quelques pics neigeux, sur le Lac Te Anau,
Mais comme je vous l'avais dit, tout n'est pas toujours aussi merveilleux et je vous l'avais promis, je vous envoie une image d'un endroit plutôt lugubre. C'est le camping, moi je trouve que le terme parking aurait été plus approprié, où nous avons dormi (où nous avions été "parqués" ?) près du Milford Sound. Il faut dire que cet endroit est très isolé. Te Anau, la ville la plus proche se trouve à 120 kilomètres et entre les deux, la forêt, les lacs, la campagne et pas une habitation.Les hébergements sont donc très rares et de peur de ne rien trouver, nous avions réservé là. Nous aurions bien mieux fait de faire du camping sauvage....
Tout au fond, à gauche, c'est notre cher campervan... Et encore, nos voisins n'étaient pas encore arrivés. Un camping-car à notre droite et une voiture à notre gauche. Il faut dire que c'était en même temps le parking de l'auberge de jeunesse du coin, avec laquelle nous partagions les sanitaires...
C'est dur, le métier de grand reporter, les conditions de travail sont souvent bien ingrates !!!
Sur ce... je vous dis à bientôt, pour la poursuite de notre dernière semaine aux antipodes. Dans une semaine, nous serons dans l'avion de retour, pour nos 25 ou 30 heures de voyage.